A celui qui est (ou pas) mon frère
A celui qui est (ou pas) mon frère
Đỗ Trung Quân
Moi
Un gars qui va entrer dans la soixantaine
A la sortie de la guerre la plus longue
de notre histoire
J’avais cru avoir échappé à la guerre
J’ai dû cependant me battre
Contre les fauteurs de génocide.
Tout ça c’est du passé
Puisque, vivant, je suis rentré
Rentré écrire des poèmes sur
la lune, les nuages, le vent…
des poèmes pour enfants, des poèmes d’amour.
N’importe quoi, comme n’importe qui.
Aujourd’hui
Je me retrouve dans une manifestation,
Marchant à mon âge
Pauvre de moi, au milieu de tous ces jeunes
Je n’ai plus de souffle pour crier
J’ai mal aux genoux
A battre le pavé j’ai mal aux genoux
Que celui qui a de la force se force
Que celui qui a du souffle souffle
Que celui qui n’a plus de souffle se traîne en silence
Pourquoi je vais à la manif ?
C’est bien simple
Les femmes y vont, même la poissonnière y va
L’étudiant y va
La jeune fille y va
Pour dire leurs vérités
Aux agresseurs
Aux hypocrites
Et à tous ceux qui s’apprêtent à vendre ce pays.
Agents de la sécurité, mes frères
Je sais bien, chacun doit faire son boulot
Faites votre boulot, mais ne frappez pas vos compatriotes
Ne leur tordez pas le bras, ne leur serrez pas le cou
Réservez ce traitement aux agresseurs
Depuis le temps que vous vivez sur nos impôts
Ce n’est pas convenable de nous taper dessus
Demain ces bandits viendront chez nous
Ils n’épargneront ni vous ni moi
On sera tous mis en prison.
Je dis ça, mais je le sais bien
Ce peuple ne se laissera pas faire
Mêmes les femmes se battront jusqu’à la dernière culotte
Ce peuple, même tout nu, continuera à défendre son pays
A vous voir maltraiter tous ces gens
Je vous dis : non, ça ne va pas.
texte original en vietnamien :
Trò
chuyện với người (hoặc là) anh em (hoặc không)
traduit par Nguyễn Ngọc Giao et Nguyễn Quang
Note
des traducteurs : Le poète Đỗ
Trung Quân a participé à la manifestation du 5 juin 2011 devant le
consulat de la République Populaire de Chine à Hồ Chí Minh Ville -- une
manifestation analogue se tenait à la même heure devant l'ambassade de
Chine à Hà Nội. Le pouvoir et ses organisations (Parti, Jeunesses
Communistes, Universités...) ont tout fait pour dissuader les gens
d'exprimer leur opposition aux agressions chinoises dans la Mer de
l'Asie du Sud-Est. Des milliers de personnes, jeunes et vétérans, ont
bravé l'interdit et défilé dans le calme et la dignité (ils ont
rétitéré leurs manifestions le dimanche suivant, le 12 juin, et, selon
nos informations, s'apprêtent à le faire demain, dimanche 19 juin). La
police a empêché de nombreuses personnalités de se rendre aux
manifestions et lors du défilé, des policiers en civil ont commis des
violences contre des manifestants dont certains ont été amenés de force
sous des prétextes fallacieux.
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