Une « nouvelle vague » dans le cinéma vietnamien ?
Trần Hải Hạc
Une « nouvelle vague » dans le cinéma vietnamien ?
A l’occasion des 5 ans du ciné-club vietnamien Yda, la revue Perspectives France - Vietnam, éditée par l’Association d’amitié franco-vietnamienne, a réalisé une interview de son animateur, Tran Hai Hac. Le texte fait partie du dossier consacré au cinéma du Vietnam et intitulé « Capture d’écran », publié dans le numéro 86 de juillet 2013 de la revue.
Dans sa séance du mois de juin dernier, le ciné-club Yda – contraction de « Yeu dien anh » qui signifie Passion du cinéma – a présenté au cinéma La Clef de Paris Destin de héros (Thien menh anh hung), un film de cape et d’épée de Victor Vu, accompagné d’un débat sur le thème de l’émergence d’un cinéma commercial de qualité au Viet Nam. Ancien maître de conférences à l’Université de Paris 13 et animateur du ciné-club, Tran Hai Hac a bien voulu nous faire partager son opinion et ses analyses.
Le film Destin de héros, que Yda vient de présenter, est-il représentatif de l’évolution actuelle du cinéma vietnamien ?
L’objet de mon propos ne portera pas sur l’ensemble du cinéma vietnamien (1). Car il faudrait parler du cinéma étatique, ce qu’il est devenu - la production des studios d’Etat n’est jamais tombée aussi bas en quantité comme en qualité -, mais ce serait trop long et ce déclin est relativement connu. Je limiterai mon propos à ce qui est moins connu et qui émerge, à savoir un cinéma commercial privé. L’année charnière est 2003, date de la décision du gouvernement vietnamien d’ouvrir le secteur du cinéma aux capitaux privés y compris aux capitaux étrangers, et cela dans tous les domaines : de la production et l’importation de films à la distribution et l’exploitation des salles, toutes les activités sont aujourd’hui accessibles au privé.
On observera que ce n’est pas le cas pour l’édition, la télévisison ou la presse. L’édition de livres est toujours monopole d’Etat, seule leur diffusion est ouverte au privé, ce qui conduit les maisons d’édition, qui ne publient que très peu par elles-mêmes, à vendre des autorisations de publication à des éditeurs privées qui n’ont pas juridiquemet le statut. La télévision relève aussi d’un monopole étatique mais qui ne s’exerce en fait que sur l’information, car toutes les chaines vendent leurs heures de diffusion à des producteurs privés de programmes de divertissements, spectacles, jeux ou sports financés par la publicité. De la même façon, la presse, qui est censée être le monopole de l’Etat et du Parti, vit de la mise en vente officieuse de titres de journaux à des investisseurs privés, y compris des groupes de presse étrangers.
On ne trouve pas ces faux-semblants dans le cinéma parce que l’Etat y a renoncé dès 2003 à son monopole. Cela a permis l’apparition d’une économie du cinéma privé qui parvient à s’autofinancer en intégrant les activités de production, importation, diffusion et exploitation des salles : pour la première fois, toute une partie du cinéma vietnamien ne recourt plus aux subsides de l’Etat et devient économiquement indépendante. Il s’agit, certes, d’un cinéma strictement commercial, orienté vers le divertissement pur et visant presque exclusivement le public urbain jeune avec des films d’action et des comédies sentimentales. Au départ, j’étais moi-même plutôt circonspect, vu l’expérience des années 1990 de la production privée de films vidéo qualifiés de « nouilles instanées » (phim mi an lien), vite fabriqués, vite consommés. De fait aujourd’hui encore, et malgré son succès populaire, ce cinéma commercial – notamment les films fabriqués spécialement pour les fêtes du Têt (phim Tet) – est souvent décrié pour sa vulgarité, voire la puérilité de son contenu. Pourtant, avec le temps, émergent des films remarqués par leur professionalisme, leur niveau technique et leur qualité formelle, même si les sujets traités sont très convenus. Destin de héros (2012) de Victor Vu que Yda vient de présenter en est un bon exemple. Ce film de cape et d’épée, librement inspiré de l’histoire de Nguyen Trai et de sa famille, exterminée par décision royale puis réhabilitée – tragédie dont Evelyne Ferray a tiré Dix mille printemps (2) –, est la production cinématographique vietnamienne la plus chère à ce jour (1,4 million de dollars). On peut citer d’autres films ayant des ambitions artistiques et que notre ciné-club a fait découvrir : Perdus au paradis (Hot boy noi loan, 2011) de Vu Ngoc Dang, premier film homosexuel produit au Vietnam, ou encore Au fil de l’eau (Canh dong bat tan, 2011) de Phan Quang Binh, adaptation du fameux roman de Nguyen Ngoc Tu - tous les deux produits par le groupe BHD et présentés dans des festivals internationaux.
Et Victor Vu, le réalisateur de Destin de héros ?
L’apport important du cinéma commercial privé est qu’il a permis l’émergence d’une génération de jeunes réalisateurs formée pour l’essentiel au contact des cinématographies américaine et coréenne, et parfois uniquement par DVD interposés. C’est le cas de Vu Ngoc Dang dont le film Les filles aux longues jambes (Nhung co gai chan dai, 2004), qui se passe dans le milieu du mannequinat, a marqué le début du cinéma commercial – concurremment au film de Le Hoang, Filles de bar (Gay nhay, 2003), produit lui par les studios d’Etat. Ou encore, Nguyen Quang Dung qui, avec The lady assassin (My nhan ke, 2013), un film d’arts martiaux, détient l’actuel record au box office des recettes (2,7 millions de dollars). Ce nouveau cinéma compte beaucoup sur les jeunes réalisateurs américains d’origine vietnamienne, qui trouvent au Viet Nam des opportunités professionnelles qu’ils n’ont pas aux Etats-Unis. C’est précisément le cas de Victor Vu, 38 ans, né en Californie, auteur d’un premier film First morning (Mot buoi sang dau nam, 2003) aux Etats-Unis et devenu abonné du box office vietnamien ; ou encore de Charlie Nguyen qui a inauguré le film d’arts martiaux au Vietnam, notamment avec The rebel (Dong mau anh hung, 2007).
On notera que le principal groupe cinématographique privé, Thien Ngan Galaxy, dont la production vise exclusivement le public jeune, mène une politique de recherche de talents parmi ceux qui, en particulier à l’étranger, se sont révélés dans leur première œuvre ; et il n’hésite pas à inviter ces réalisateurs à s’essayer dans des genres de film calibré pour la jeunesse. Comme les films fantastiques Quand on s’aime, il faut pas se retouner (Khi yeu dung quay dau lai, 2009) de Nguyen Vo Nguyen Minh, auteur du Gardien de buffles (Mua len trau), et Le serment de la plante - vampire (Loi nguyen huyet ngai, 2011) de Bui Thac Chuyen, auteur de Vivre dans la peur (Song trong so hai). Ou comme les deux comédies romantiques, actuellement en cours d’achèvement, l’une mise en scène par Ham Tran, révélé par Journey from the fall (Vuot song), et l’autre par Nguyen Duc Minh, révélé par Touch (Cham). En attendant la sortie de ces comédies, on peut déjà dire que l’expérience du cinéma fantastique a guère été concluante, les réalisateurs montrant par là que, eux, ne sont pas calibrés pour réaliser n’importe quel film de genre.
Qu’en est-il des salles de cinéma essentiellement fréquentées par les jeunes ?
Il s’agit de l’autre grand aspect de la décision gouvernementale de 2003 visant à « socialiser », c’est-à-dire à désétatiser le secteur du cinéma. Jusque là, les salles de cinéma relevaient d’un monopole étatique, toutefois dès la fin des années 1980, avec le « Doi moi » et le passage à l’économie de marché, l’Etat a commencé à se désengager financièrement des activités culturelles et éducatives. Le public déserte peu à peu les salles de projection, lesquelles sont laissées à l’abandon ou affectées à d’autre usages. Perdant l’habitude de se rendre au cinéma, le spectateur reste chez lui visionner des films en cassettes vidéo et aujourd’hui en DVD. Ce n’est qu’avec l’arrivée en 2003 des capitaux privés, notamment étrangers, qu’ont débuté la rénovation des anciennes salles et surtout la construction de complexes de nouvelles salles équipées pour la projection de films importés des Etats-Unis et de Corée. D’ailleurs les deux plus grands réseaux de salles actuels sont détenus par le groupe coréen Lotte qui dispose de 7 complexes, et par le groupe Megastar, américain puis racheté par les Coréens, qui possède 10 complexes. Les principaux producteurs de films vietnamiens, tels que Galaxy ou BHD, qui sont aussi les principaux importateurs de films, ont leur propre réseau de salles. Au total, sur la centaine de films distribués par an en moyenne, les films vietnamiens ne représentent pas plus de 15% du marché. Et si celui-ci a effectivement explosé depuis les années 2000 (passant de 2 à plus de 47 millions de dollars de recettes annuelles), sa dynamique est essentiellement tirée par les films importés.
A ce jour, l’implantation des salles de projection est concentrée dans quelques grandes villes – Hochiminh-ville, Hanoi, Hai Phong, Da Nang, Nha Trang – tandis que le reste du pays n’a plus accès au cinéma autrement que par la télévision ou les DVD. Et comme les générations âgées n’ont pas encore retrouvé l’habitude d’aller au cinéma, le public des salles de plus en plus est assuré par la seule jeunesse urbaine. On comprend que celle-ci soit devenue la cible unique des producteurs comme des importateurs de films. Or dans un cinéma restreint au public jeune, nombre de réalisateurs n’y trouvent plus leur place.
Et quelqu’un comme Dang Nhat Minh ?
Le dernier film de Dang Nhat Minh, Ne le brûlez pas (Dung Dot) (3), est une commande étatique réalisée dans les studios d’Etat. La diffusion du film est loin d’avoir eu le succès qu’a connu celle du livre de Dang Thuy Tram, et cela non pas parce que le film n’a pas plu au public, mais pour une raison organique liée au cinéma étatique. Celui-ci reste structuré de façon insensée : il y a la production d’un côté, la distribution de l’autre, et ces deux segments n’ont pratiquement pas de rapport l’un avec l’autre, pas d’obligation l’un par rapport à l’autre. Les studios de production se cantonnent dans la fabrication de films bien dans la ligne politique du Parti et dont le financement leur est assuré intégralement par le budget de l’Etat, sans chercher à savoir si le film produit sera diffusé ou non, s’il va être vu ou non. Les studios se contentent de faire une projection pour la presse et les officiels, ensuite le film peut être mis au placard s’il ne trouve pas de diffuseur. Au cours de ces dernières années, plusieurs films à gros budget, tous des commandes d’Etat, ont connu ce sort. Du côté de la distribution et de l’exploitation des salles, alors même qu’il s’agit de compagnies étatiques, il n’existe pas d’obligation de diffuser les films produits par les studios d’Etat. A la recherche du profit maximal, ces compagnies préfèrent importer et diffuser des films de divertissement grand public, plutôt que de projeter des films de propagande qui ne leur rapportent pas grand chose. On est en présence d’un système absurde où l’Etat produit des films mais ne les diffuse pas. Même Dang Nhat Minh se retrouve victime d’un tel système.
Plus généralement, il n’y a aucune obligation pour les exploitants de salles, qu’elles soient publiques ou privées, de diffuser des films vietnamiens. Alors que le gouvernement a instauré un quota de films vietnamiens à la télévision, aucun dispositif n’a été mis en place pour les salles de cinéma. Je suppose que lors des négociations d’adhésion du Viet Nam à l’OMC, les Etats-Unis ont exigé au nom du libre échange que le gouvernement vietnamien renonce à tout dispositif de quota dans le cinéma, et que Hanoi se soit laissé convaincre plutôt que de défendre, comme Paris ou Séoul, l’exception culturelle. Le Viêt Nam se retrouve aujourd’hui sans aucun moyen pour protéger, ne serait-ce que pour une certaine période, son cinéma. On notera la situation paradoxale des films vietnamiens qui ont pu bénéficier d’une diffusion commerciale en France, tels que Mê Thao (Me Thao - Thoi vang bong) de Viet Linh, Vertiges (Choi voi) de Bui Thac Chuyen ou Bi, n’aie pas peur (Bi dung so) de Phan Dang Di : alors qu’ils sont restés à l’affiche jusqu’à trois mois à Paris, ces films ont été retirés des écrans de Hochiminh-ville après à peine une ou deux semaines de projection, pour faire place aux blockbusters d’Hollywood.
Le
système actuel du cinéma vietnamien peut-il se
réformer ?
Chaque fois que le département du cinéma, qui relève du ministère de la culture, change de responsables, ils sont systématiquement invités en France où le CNC leur explique le système français de soutien au cinéma. Maintenant, les Coréens aussi les invitent à Séoul pour présenter leur façon de bâtir une cinématographie nationale. Les responsables du cinéma vietnamien sont donc parfaitement au courant des choses et si le système ne se réforme pas, ce n’est pas faute de connaissances ou de moyens, mais faute de volonté politique : plus précisément, il s’agit de la volonté d’affronter les groupes d’intérêt qui actuellement gouvernent le cinéma étatique et le cinéma privé.
D’un côté, on trouve le groupe d’intérêt de ceux qui gèrent le cinéma étatique pourtant moribond. Opposés à tout recentrage de leurs activités, ils défendent même leur élargissement, moins dans l’intention de produire plus de films et de meilleure qualité, que d’obtenir du budget de l’Etat toujours plus d’investissements dans des programmes de constructions immobilières et d’importation d’équipements, lesquels sont, on le sait, les sources principales d’enrichissement par détournement de fonds publics et corruption. De l’autre côté, se trouve le groupe d’intérêt des patrons du cinéma privé dont l’enrichissement est lié moins à la production de films qu’à l’exploitation des salles de cinéma, c’est-à-dire à l’importation des films. Défendant la libre importation actuelle de films, ils s’opposent à l’institution d’un quota de films vietnamiens dans les salles de cinéma. De même qu’ils sont plus que réticents à l’idée d’instaurer une obligation de réinvestissement des profits de la diffusion cinématographique dans la production. Et ce n’est sans doute pas d’un bon oeil qu’ils accueillent la mise en place d’un mécanisme de prélèvements des recettes d’exploitation pour financer un fonds national de soutien à la production de films. Apparemment opposés, les deux groupes qui gouvernent le cinéma étatique et le cinéma privé trouvent en fait leur intérêt dans le maintien du système existant, quelles que soient ses incohérences ou plutôt en raison même de ces incohérences.
Quelles perspectives alors pour le cinéma vietnamien ?
Pour autant, la situation n’est pas complètement bloquée. Car si on ne peut pas attendre grand chose des studios d’Etat, tous à bout de souffle, la production cinématographique privée, par son dynamisme, est susceptible de faire émerger des éléments nouveaux dans le paysage du cinéma vietnamien. Ainsi, et ne serait-ce que sur le seul plan technique, constate-t-on une élévation de la qualité de la photographie et surtout du son, point faible jusqu’ici du cinéma vietnamien. Sur un autre plan, les choses changent aussi chez les cinéastes où l’on observe l’apparition d’un professionalisme qui ouvre une brèche dans le je-m’en-foutisme ambiant. Les Cerfs volants de 2013, récompenses décernées par l’Association des cinéastes vietnamiens, ne s’y sont trompés, attribuant pas moins de cinq prix à Destin de héros de Victor Vu : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur photographie, meilleur son, meilleur acteur. Avec son second film en compétition, Scandal (2012), une comédie sentimentale, Victor Vu raffle deux autres prix : celui de la critique et des médias et celui de la meilleure actrice. Ces Cerfs volants de 2013 marquent en ce sens un tournant, car c’est la première fois qu’un film issu du cinéma privé obtient la plus haute récompense, celle-ci n’étant décernée jusqu’ici qu’à des films produits par le cinéma étatique. D’ailleurs, sur les 11 films de fiction présentés aux Cerfs volants, seuls 2 sont issus des studios d’Etat, tous les autres sont des productions privées - signe que le rapport des forces s’est inversé.
Cela dit, on doit souligner les limites au développement de ce cinéma commercial privé que tracent la censure politique d’un côté et la censure économique de l’autre. Les censeurs politiques peuvent frapper même les films de pur divertissement. C’est ce qui vient d’arriver au dernier film de Charlie Nguyen, Chinatown (Bui doi Cho Lon, 2013), qui met en scène une guerre entre bandes criminelles pour le contrôle d’un territoire situé dans les quartiers de Cho Lon. L’interdiction de diffuser l’oeuvre a été prise au prétexte que la violence extrême du film ne correspondrait pas à la réalité de Hochiminh-ville – il y a 18 ans, Cyclo de Tran Anh Hung avait été victime de ce type de procès.
L’autre censure, qui ne dit pas son nom, est celle qu’exerce le cinéma privé à l’encontre de films dont le genre ou le style ne correpondrait à son public. L’interdiction concerne notamment les films d’auteurs. Des œuvres comme Bi, n’ai pas peur de Phan Dang Di ou bien Ici… ou là-bas (Do… hay day) de Siu Pham n’ont pu voir le jour qu’en marge du cinéma commercial, dans le cadre d’une production indépendante avec soutien financier extérieur.
J’aimerais penser qu’avec une diversification du public du cinéma commercial et la mise place par l’Etat d’un fonds de soutien à la production cinématographique, des conditions plus favorables permettront à un cinéma d’auteurs de se faire une place. C’est du moins une perspective qu’il n’est pas irréaliste de tracer.
Yda a 5 ans
Créé en 2008, Yda est un ciné-club dédié au cinéma vietnamien dont les séances, organisées en association avec Echanges culturels et économiques France-Vietnam, ont lieu au cinéma La Clef à Paris. Y sont présentés des films qui ne sont pas disponibles en France car non distribués, ou bien qui sont difficilement accessibles même au Vietnam car non projetés ou tout simplement interdits de diffusion. Yda y apporte d’ailleurs une valeur ajoutée en sous-titrant les films en français, et en accompagnant les projections d’un débat, si possible en présence de l’auteur de l’œuvre. Le ciné-club a ainsi reçu Dang Nhat Minh, Viet Linh, Vinh Son, Phan Dang Di, Doan Hong Le, Lam Le, André Menras, Siu Pham et Jean-Luc Mello... Yda accueille aussi chaque année le festival du film court en ligne YxineFF.
En cinq ans d’activités, Yda a présenté 67 films dont 18 fictions longs métrages, 23 fictions courts métrages et 26 documentaires. Parmi les films de fiction qui ont marqué Yda, on soulignera notamment : Ne le brûlez pas de Dang Nhat Minh, qui a attiré le public le plus nombreux ; Bi, n’aie pas peur de Phan Dang Di, dont la projection a eu lieu dans la version non censurée par les autorités vietnamiennes et avant sa sortie commerciale en France ; Ici… ou là-bas de Siu Pham, pour le rôle important joué par le débat avec la réalisatrice et son interprète principal.
Des nombreux documentaires de qualité que le ciné-club a permis de découvrir, on retiendra : A qui appartient la terre ? (Dat thuoc ve ai ?) de Doan Hong Le dans le cadre des Ateliers Varan, une enquête sur la question explosive posée par l’expropriation des terres de paysans, anciens résitants du Quang Nam, au profit d’investisseurs américains qui viennent y batir un golf ; Xam rouge ou la chanteuse de rue (Xam do) de Luong Dinh Dung, un portrait réalisé à Ninh Bình de l’artiste chanteuse de rue Ha Thi Cau, dépositaire d’un art populaire en voie de disparition, un document d’une rare authenticité qui a conduit à l’ interdiction de sa diffusion au Viêt Nam ; Avec ou sans toi (Trong hay ngoai tay em) de Tran Phuong Thao et Swann Dubus, ou l’itinéraire de deux héroïnomanes séropositifs vivant à Dien Bien Phu, l’un s’accroche à la vie grâce à son couple, l’autre renonce aux soins médicaux pour sombrer corps et âme – sans aucun doute le meilleur documentaire produit au Viêt Nam à ce jour.
Pour s’ informer sur les activités de Yda : cineclub.yda@gmail.com
1 On trouvera une vue d’ensemble de la production cinématographique vietnamienne depuis le tournant de 1986 du « Doi moi » dans un texte remarquable de Philippe Dumont : Vingt-cinq ans de cinéma vietnamien (1986-2011). http://www.larevuedesressources.org/vingt-cinq-ans-de-cinema-vietnamien-1986-2011,1881.html
« Les multiples naissances du cinéma vietnamien » dans le Le cinéma vietnamien / Vietnamese cinema, Lyon, Asiexpo, 2007 (p. 21-60)
- Il a été repris dans Le cinéma d’Asie du Sud-Est / Southeast Asian Cinema, Lyon, Asiexpo, 2012 (p. 551-603).
- Il est disponible en deux ‘livraisons’ sur le site de la Revue des Ressources : « Les débuts du cinéma vietnamien »
http://larevuedesressources.org/les-debuts-du-cinema-vietnamien,1839.html
2 paru aux éditions Julliard en 1989, obtient le prix Asie et sera considéré comme l’ouvrage de référence sur le Viêt-Nam ancien. Il sera réédité en deux volumes dans la collection Picquier/poche en 1996.
3 http://www.aafv.org/ung-dot-Ne-le-brulez-pas-de-Dang
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